Basée sur les dernières découvertes en neurosciences, la thérapie innovante de la reconsolidation a fait l’objet de nombreux tests cliniques d’envergure. Cette méthode associe la prise d’un agent pharmacologique à une psychothérapie légère. Elle vise à amoindrir les troubles de stress post-traumatiques* (ESPT) engendrés chez les personnes exposées à un choc émotionnel intense (accident, agression, attentats, catastrophe naturelle). S’attachant à réparer les troubles post-traumatiques et non pas à masquer ses symptômes, elle est le marqueur d’une révolution thérapeutique en psychiatrie.
La Thérapie de la Reconsolidation, un espoir pour les victimes d’ESPT
Des études menées au Canada, aux USA, en France et au Népal, ont démontré scientifiquement l’impact bénéfique de cette méthode thérapeutique qui connaît un retentissement international. Ces essais cliniques ont mis en évidence une diminution de plus de 50% des symptomes en moyenne et une amélioration significative chez 70% des patients traités après 6 semaines de traitement. Cette psychothérapie adjointe à la prise d’un béta-bloquant, pose les bases d’un nouveau paradigme en matière de traitement des victimes du stress post-traumatique. Cette prise en charge prend la forme d’une thérapie en face à face avec le patient, mais aussi à distance en lui proposant la téléconsultation.
De la découverte à la validation scientifique
La Thérapie de la Reconsolidation™ mnésique du professeur Brunet est l’aboutissement de 30 années de recherche consacrées aux troubles de stress post-traumatique. Aujourd’hui, avec les concours de médecins français et de scientifiques canadiens et américains, la thérapie de la Reconsolidation permet de diminuer l’impact des souvenirs traumatiques et de traiter les ESPT.
Une avancée thérapeutique universelle
Un protocole d’expérimentation thérapeutique unique au monde a été déployé à grande échelle en France. Le projet Paris mémoire vive mené en partenariat avec l’AP-HP a permis de traiter jusqu’à 400 patients atteints d’ESPT suite aux attentats de Paris et de Nice. Ce dispositif exceptionnel par son ampleur, montre qu’on peut désormais remettre sur pied en 6 semaines de nombreuses victimes d’ESPT.
Une prise en charge brève du patient, une thérapie efficiente
Diagnostiquer un ESPT
Suite à une exposition à un événement traumatique grave, un souvenir émotionnel intense se crée dans la mémoire du sujet. Celui-ci ressurgit sans cesse avec la même force, à chaque évocation de l’épisode vécu, ou à chaque perception sensorielle déclenchante.
Pour savoir si une personne peut bénéficier de la thérapie de la reconsolidation, elle doit répondre à un questionnaire d’évaluation du traumatisme.
Ce diagnostic d’ESPT, permet d’établir si le sujet est effectivement en état de stress post-traumatique et s’il est éligible à la thérapie.
En quoi consiste la thérapie ?
La Thérapie de la Reconsolidation mnésique est une psychothérapie brève. Après la prise d’un bétabloquant, associé à un protocole précis de réactivation du souvenir (sans lequel le médicament est inopérant.), on demande au patient de rédiger son souvenir, qu’il relira à haute voix à chaque séance. Les molécules diffusées par le bétabloquant interfèrent dans le ré-enregistrement de la charge émotionnelle du souvenir dans la mémoire à long terme, sans l’altérer. Au bout de 4 à 6 séances de façon hebdomadaires, la plupart des patients ressentent une nette diminution de leurs symptômes.
Les bénéfices de la thérapie
A l’issue de chaque séance, le patient répond au même diagnostic d’évaluation de son ESPT, permettant de mesurer l’évolution des symptômes et ses progrès.
Cette psychothérapie permet de diminuer la charge émotionnelle du souvenir traumatique, pour le transformer en « banal mauvais souvenir« .
Les symptômes de stress post-traumatiques estompés, permettent au patient de reprendre le cours normal de sa vie.
Cette thérapie est compatible avec une prise en charge et un suivi des patients par la téléconsultation ou consultation en ligne / à distance.
Les fondements scientifiques du blocage de la reconsolidation mnésique
Le rôle de l'amygdale dans la mémoire
Lorsqu’un souvenir se grave dans notre mémoire, deux parties du cerveau entrent en jeu simultanément : l’amygdale et l’hippocampe. Ils représentent le centre de contrôle des souvenirs.
Centre de la mémoire épisodique, l’hippocampe retient les faits, tandis que l’amygdale retient les émotions rattachées aux événements. Si un événement émotionnel vaut la peine d’être retenu, l’amygdale et l’hippocampe sauvegardent le souvenir dans la mémoire à long terme. Plus l’émotion est forte, plus le souvenir sera marquant.
Si vous vous remémorez un souvenir important, vous revivez une partie de l’émotion qui y était rattaché, mais de façon moins intense. Chez les victimes du trouble de stress post-traumatique, le souvenir ne s’adoucit pas avec le temps. Il est revécu indéfiniment par le sujet, avec une intensité comparable au moment de la survenance de l’événement.
La dégradation émotionnelle du souvenir
Les dernières découvertes sur le cerveau et le fonctionnement de la mémoire ont démontré qu’au moment où l’on revit un souvenir, il est possible de le modifier.
C’est ce qu’ont (re)découvert James Misanin (1968), Susan Sara (1997), puis Karim Nader (2000). Grâce à des expériences sur les rats, ils ont démontré qu’un souvenir est malléable lorsqu’il sort du classeur de la mémoire et qu’il est possible d’atténuer la partie émotive trop intense du souvenir, afin de diminuer les symptômes de détresse qu’il engendre.
Le processus chimique permettant le réenregistrement du souvenir subit une interférence sous l’effet combiné de la réactivation du souvenir et d’une molécule bloqueuse de la reconsolidation, émanant du bétabloquant. Le souvenir engendré est ainsi dégradé au plan émotionnel. Bien que toujours présent, il est beaucoup moins intense.