Témoignages des patients ayant suivi la thérapie de la reconsolidation
Depuis qu’il a mis au point la psychothérapie de la reconsolidation mnésique, le professeur Alain Brunet a vu et traité des centaines de patients, chacun victime de troubles de stress post-traumatiques. C’est grâce à de nombreux essais cliniques publiés, qu’il a pu démontrer à la communauté scientifique, l’efficience de sa méthode thérapeutique. 2/3 des patients ne répondent plus à l’état de stress post-traumatique (ESPT) au bout de six séances seulement.
Témoignages de victimes d’attentats intégrées au protocole Paris Mémoire Vive
A la suite des attentats de Paris, Alain Brunet est venu proposer de tester sa thérapie à grande échelle sur un grand nombre de patients victimes d’ESPT. Un protocole unique au monde, baptisé Paris mémoire vive, a été mis en place en France en mai 2016. Il a permis la prise en charge de 400 patients, via la méthode de la reconsolidation mnésique d’Alain Brunet. 20 hôpitaux de l’AP-HP ont intégré cet essai thérapeutique sans précédent et 160 médecins ont été formés. Le récit des témoignages des victimes et les commentaires et diagnostics des médecins ayant traité ces patients, sont exposés ci-dessous.
Avant de suivre le protocole du docteur Brunet, la moindre scène banale de la vie quotidienne pouvait ranimer mes souvenirs de l’attentat. J’avais des noeuds dans la gorge, des palpitations, des maux de tête, des sueurs et je craquais régulièrement. Mes nuits étaient peuplées d’insomnies et de cauchemars. J’étais incapable d’affronter des lieux publics, ce qui m’empêchait d’exercer mon métier de vendeuse dans un grand magasin.
Maintenant, après six semaines de traitement, je peux sortir dehors sans sursauter au moindre bruit. Je conduis de nouveau sans stress. J’ai repris mon travail et peux affronter le bruit ambiant de la foule. Je reprends du plaisir à me promener dans le Vieux Nice et à aller boire un verre en terrasse avec des amis. Je peux m’endormir sans crainte de faire un cauchemar.
On m’a retirée une partie d’un poids, ce qui va me permettre d’avancer. Je suis confiante sur mon avenir même si je n’oublie pas et que cela restera toujours en moi.
Diagnostic des médecins pendant le traitement d'Emmanuel
Au bout de la quatrième semaine, Emmanuelle va mieux. Au regard des chiffres analysés par les médecins, l’intensité des symptômes d’Emmanuelle est déjà passée de 55 à 37. Elle est d’ores et déjà en dessous du seuil de 44, permettant de diagnostiquer un patient en état de stress post-traumatique. On observe également une diminution de ses symptômes de plus de 50%.
Une semaine après la 6ème séance, Emmanuelle assiste au dernier rendez-vous servant à évaluer les progrès enregistrés. Son psychiatre a accepté de participer à cette expérience depuis le début du traitement. il se déclare être étonné par les résultats de la thérapie de la reconsolidation. Le traitement s’avère pour lui efficace, donnant des résultats très satisfaisants dans un délai très court, en comparaison aux psychothérapies classiques : « On a obtenu en six semaines une amélioration qu’on n’avait pas obtenu en six mois de thérapie ».
Après avoir été témoin d’une scène de guerre près de chez lui au café de la Bonnebière, le 13 novembre 2015, Max revient 3 mois après la fin de son traitement, sur les lieux de l’attentat où 5 vies ont été fauchées sous ses yeux, là ou il n’arrivait plus à remettre les pieds. Il se rappelle de Lucie à qui il a porté secours. Il lui a donné la main, l’a soutenue avant l’arrivé des secours. « J’ai toujours tous les détails dans ma tête. Par contre, Ce qui a changé pour moi, c’est de pouvoir en parler sans avoir cette douleur, ce stress… Je n’ai plus ce film dans ma tête qui tournait en boucle jour et nuit… sans ce traitement je pense que j’aurais fait une grosse bêtise, j’avais envisagé de me foutre en l’air » !
« Les transports en commun, j’en transpirais, j’en avais peur… Quand je voyais une masse de personnes, c’était une hantise ».
« Aujourd’hui, je me sens très bien, c’est le jour et la nuit. On m’a enlevé le trop plein de mes souvenir tout en le conservant dans ma mémoire. »
Diagnostic des médecins pendant le traitement de Max
6 mois après la fin de son protocole, pour la première fois, il relit devant le médecin, le récit de ce qu’il a vécu le 13 novembre 2015. Quels impacts ont ses émotions dans ses souvenirs ? L’évaluation de ce rendez-vous permet de faire un bilan. A la relecture de son récit décrivant des scènes violentes, Max dit : « Ça me donne encore la chère de poule, mais avant, je ne pouvais même plus lire cela; pourtant c’est moi qui l’ait écrit. » Max remplit le questionnaire patient sur l’ESPT :
Durant la dernière semaine, dans quelle mesure avez-vous été affecté par des épisodes stressant ? « pas du tout » – être perturbé par des rêves répétés ? « pas du tout » – brusquement agir ou se sentir comme si l’épisode stressant se reproduisait ? « pas du tout ».
Max totalise une note de 19 pour un score minimum de 17. Le médecin en charge de son suivi, conclut que globalement, il est revenu à un état quasiment normal.
Description du diagnostic et de la méthode thérapeutique de la Reconsolidation ™
Un événement est dit « traumatique » lorsqu’une personne est confrontée à la mort, à la peur de mourir ou lorsque son intégrité physique ou celle d’une autre personne a pu être menacée. Les principaux critères permettant de reconnaître si une personne est en état de stress post-traumatique, peuvent se résumer en trois mots : impuissance, peur, horreur. Les médecins établissent d’abord un diagnostic d’ESPT pour ensuite appliquer le protocole de psychothérapie de la Reconsolidation.
Eligibilité au protocole thérapeutique
L’objectif des médecins est de s’assurer que les symptômes sont uniquement liés à l’événement vécu, car le traitement vise uniquement à soigner un souvenir émotionnel précis. Voici des exemples de questions posées au patient par les médecins, pour déterminer sur une échelle de valeur si la personne est effectivement en ESPT et si elle est éligible au protocole thérapeutique :
- Vous sentez-vous profondément mal de manière prolongée quand vous êtes en présence d’indices qui vous rappellent l’événement traumatisant ?
- Dormez-vous bien, avez vous des difficultés à vous endormir ?
Description de la Méthode thérapeutique
La méthode thérapeutique de la Reconsolidation consiste à administrer un comprimé beta-bloquant, le prépranolol, 90 minutes avant une séance de psychothérapie, le temps que la molécule agisse sur le cerveau émotionnel.
Il est demandé au patient d’ écrire le récit de son trauma avec le plus de détails possible et de le lire à voix haute à chaque séance.
Dans le but d’affaiblir l’intensité émotionnelle de son souvenir, le patient le ravive à chaque séance hebdomadaire dans les mêmes conditions. Dans les 70% des cas, il ressent un apaisement au bout de la quatrième séance.
Témoignage de victimes d’accident de la route et d’agression ayant développé un ESPT
Depuis 30 ans, Alain brunet a rencontré des centaines de personnes en état de stress post-traumatique. Les nombreux essais cliniques qu’il a menés depuis 2005, ont permis à de nombreuses personnes de retrouver une vie normale. Ces victimes ayant subit un choc traumatique grave, ont toutes suivi le protocole thérapeutique de la reconsolidation mnésique. Voici leurs témoignages.
Un soir de novembre, sur l’autoroute, une pluie verglaçante, soudain j’aperçois un gros camion en travers de la route, j’allais passer sous le camion…, un coup de volant et je viens m’accoter sur le coté du van ! Mais un deuxième camion surgit et frappe de plein fouet le 1er camion. Je vois le conducteur mourir écrasé … Les ambulanciers ont sorti une jambe! Ma vie s’est arrêtée…ces images étaient figées dans ma tête : Flashback, troubles de sommeil, arrêt de travail, antidépresseurs, thérapies, rien ne me soulageait !
Quand j’ai commencé la Méthode de la reconsolidaton d’Alain Brunet et qu’on m’a dit qu’il fallait que j’écrive mon souvenir… c’était très douloureux, je n’étais pas certaine de revenir une deuxième fois ! Mais après une semaine c’était déjà moins intense… Et au fur et à mesure que les séances avançaient ça devenait comme raconter une scène de film, je n’avais plus vraiment d’émotion rattachée à cela.
Je m’en souviens comme quelque chose de négatif, mais cela pourrait être n’importe quoi d’autres, je ne me sens plus en danger.
En fait, j’ai l’impression d’être retournée comme avant l’accident. C’est une grande libération.
Diagnostic d'Alain Brunet pendant le traitement de Virginie
Au début de chaque séance de traitement, Virginie prend d’abord un comprimé de Popranolol. On lui demande ensuite d’écrire son souvenir traumatique. Après qu’elle ait écrit son histoire, des mesures physiologiques confirment le niveau de détresse de Virginie. Son poul, la moiteur de sa peau, les muscles de son front, témoignent qu’elle revit son souvenir émotionnel, aussi intensément que le jour de l’accident.
Au bout de six semaines, on fait entendre à Virginie son récit pour la dernière fois. On reprend des mesures physiologiques et les signes de détresse ont disparu. Virginie se souvient toujours de l’accident, mais l’émotion intense qui y était rattachée a disparu.
Joël, 43 ans, a vécu une attaque à main armée : « Il y a douze ans, deux hommes armés sont entrés dans le commerce d’aliments pour animaux où j’étais gérant. ils ont mis une arme sur ma tête et ont menacé de me tuer ».
Après que l’un des criminels lui eut cogné la tête avec l’arme, il a joué le mort. Pendant des années, il a fait des cauchemars et a subit des flashbacks. Il a rompu avec sa compagne; il a quitté un emploi qu’il aimait ! Habituellement optimiste, Joël dit : «À l’intérieur, j’étais en train de mourir».
Lors de sa première visite chez le professeur Brunet, Joël a rédigé les détails de son traumatisme.
Une fois par semaine durant six semaines, il a pris un bétabloquant, puis a lu son récit perturbant.
Au début c’était l’agonie. «Je me suis rendu compte que toutes ces émotions que je pensais effacées, ne l’étaient pas», dit-il.
Mais a la cinquième séance, Joël a remarque un changement distinct. « J’avais envie de sourire, tout à coup, ce n’était plus moi. »
Diagnostic d'Alain Brunet pendant le traitement de Joël
Lors de sa dernière session, les médecins ont testé les réactions physiologiques de Joël – son rythme cardiaque, sa transpiration de la paume, ses muscles faciaux – on a aussi testé ses réactions à la lecture de son scénario comparé a des histoires neutres, comme une scène de plage. Sa réponse était similaire. « On dirait que l’eau a coulé sur le feu », dit-il.
Les premières données de Alain Brunet sont convaincantes: les symptômes des participants ont chuté de 50% et 70 à 80% des sujets ne répondent plus aux critères complets d’ESPT.
« Les gens ne veulent pas que leurs souvenirs soient effacés, ils veulent s’en rappeler, mais avec moins de douleur »
Ce qui est si fascinant dans cette recherche, c’est la façon dont elle joue sur la géographie de la mémoire. Nous pensons souvent à la mémoire comme une entité enveloppée soigneusement dans une boucle. Mais notre souvenir d’une expérience unique atterrit comme des confettis dans le cerveau, dispersés dans des endroits différents.
Les faits neutres de l’événement – je rentrais chez moi, un homme m’a agressé – semblent se loger dans l’hippocampe. Mais le traumatisme émotionnel de ce même événement – la colère contre l’homme, l’horreur du moment – semble être logé dans l’amygdale. « Lorsque le souvenir est ravivé, les deux parties émergent ensemble, comme le son et l’image d’un film », dit Alain Brunet.
Aujourd’hui, on est en mesure de cibler la partie de la peur de la mémoire, mais de laisser intacts les détails de ce qui s’est passé. «Les gens chérissent leurs souvenirs, même leurs mauvais souvenirs. Ils ne veulent pas qu’ils soient effacés, ils veulent s’en rappeler, mais avec moins de douleur.’ »